Le marché des vins de Bordeaux en France

La région de Bordeaux est connue dans le monde entier pour la culture de son vin, certains vignobles d’exception y produisent des vins parmi les plus chers du monde. Le vignoble bordelais se caractérise par la diversité des terroirs (sol, cépage, vinification, etc.) reflétée par les nombreuses appellations (AOC, AOP, etc.) que compte le vignoble.

Au-delà des grands crus prestigieux qui servent de vitrine à la filière, les vins de Bordeaux enregistrent des résultats contrastés ces dernières années.

À l’export, le succès est au rendez-vous, les marchés américains et chinois servent de locomotive aux ventes depuis de longues années. Quelques signaux d’inquiétude pointent tout de même à l’horizon : la taxe sur les vins français voulue par l’ex-président américain et levée depuis, avait significativement affecté les exportations vers les États-Unis, tandis que les manifestations à Hong-Kong et la concurrence des vins étrangers pesaient sur la demande chinoise. L’apparition de la crise sanitaire et la diminution de vins à l’échelle mondiale ont également desservi la filière bordelaise. L’année 2021 a signé le retour des exportations avec un bond de 30% en valeur et de 9% en volume sous l’effet conjugué de la reprise de la consommation mondiale, de la levée des taxes américaines et de la préférence chinoise pour le vin français dans un contexte diplomatique plus compliqué avec l’Australie.

Sur le marché français, les acteurs du marché des vins de Bordeaux font face à plusieurs défis. Le marché domestique représente encore environ 55% des volumes, mais s’inscrit en recul ces dernières années. La clientèle plus jeune consomme moins de viande et de vin rouge que ses ainés et lui préfère le vin blanc, le rosée et la bière, notamment la bière artisanale. Malgré une année 2021 extrêmement dynamique à l’export, les ventes domestiques ont reculé de 3% en 2021, les vins entre 3 et 5 euros ayant particulièrement souffert.

Face à une demande changeante, le vignoble bordelais continue sa mue. Dans le Médoc, sur la rive gauche de Bordeaux, le bio reste rare mais le changement est plus net sur l’autre rive. Plus de 75 % de la surface du vignoble Saint-Emilion a entrepris une démarche de haute valeur environnementale (HVE) et une trentaine de propriétés sont déjà passés en bio. L’appellation Castillon-Côtes-de-Bordeaux détient le record bordelais avec 25% de ses propriétés en bio. Le vignoble tente de mettre davantage en valeur les blancs pour séduire une clientèle plus jeune tandis que la production de crémant de Bordeaux s’est révélée être un des grands succès de ces dernières années avec des volumes multipliés par 3 en cinq ans.

La filière doit toutefois faire face à une montée du prix des matières premières (carton, papier, bouteille, etc.) et à certaines tensions persistances pour le recrutement de postes dans la production, le stockage et la logistique.