Le marché de la nutrition infantile en France

Le marché de la nutrition infantile est généralement scindé en deux :

• Les laits infantiles: avec une formulation adaptée, proche de celle du lait maternel, le lait infantile 1^erâge est l’unique apport nutritif qui convient aux bébés de 0 à 4-6 mois. Le lait 2^ème âge intervient ensuite de 4-6 mois à 12 mois, tandis que de 12 mois à 3 ans, les laits de croissance prennent le relais.
• Les aliments diversifiés: À partir de 4-6 mois et jusqu’aux 3 ans, l’alimentation se diversifie progressivement avec des petits pots, des céréales, goûters, plats préparés etc. et le bébé fait progressivement l’apprentissage des textures et des saveurs.

En grande surface, les aliments diversifiés dominent avec environ 460 millions d’euros de chiffre d’affaires par an. Les lais infantiles viennent ensuite avec environ 350 millions d’euros de ventes annuelles, mais ils voient leur part de marché diminuer, malgré les efforts de différenciation des industriels. Le marché est concurrentiel avec de nombreux lancements de produits mais Danone et Nestlé se détachent encore nettement en termes de parts de marché avec leurs multiples marques bien présentes dans l’esprit des consommateurs. Ces géants de l’agroalimentaire bénéficient de la confiance des parents et multiplient les lancements de gammes adaptées aux convictions des jeunes parents, tout en n’hésitant pas à réaliser des acquisitions ciblées. On peut ainsi citer la nouvelle ligne Morceaux à dévorer de la marque Blédina lancée en octobre 2022, ainsi que la prise de participation de Danone dans la startup bordelaise Yooji née en 20213.

En toile de fond, la baisse de la natalité des Français continue de contrecarrer les efforts des industriels qui misent sur une premiumisation du marché pour contrebalancer la baisse des volumes. En 2022, ce sont d’ailleurs les hausses des tarifs qui ont permis la croissance du marché de la nutrition infantile, alors que les volumes continuent de s’éroder. Fin mai 2022, les ventes affichaient ainsi une hausse en valeur de 2,5%, avec une baisse des volumes de 3,5%. Ce mouvement de phénomène des prix n’a fait que s’accélérer en 2022 et en 2023 avec le déclenchement de la guerre en Ukraine et l’inflation généralisée des prix dans l’alimentaire. Tous les ménages ne sont toutefois pas en capacité d’absorber ces hausses de prix et certains industriels sont en difficulté, à l’image de la coopérative Sodiaal qui a choisi de fermer son site de Saint-Martin-Belle-Roche consacré à la nutrition infantile.