Le marché des oeufs en France

Les oeufs sont des produits agricoles provenant de l’élevage et largement utilisés dans l’alimentation humaine, qu’il s’agisse d’oeufs frais ou d’aliments transformés. Cette étude de marché s’intéresse à la production, la transformation et la commercialisation des oeufs en France, en se concentrant sur les oeufs de poules qui constituent l’écrasante majorité du marché des oeufs. On distingue principalement trois canaux de distribution sur le marché français :

• Les oeufs « coquille » pour la consommation à domicile (environ 50% du marché)
• Les ovoproduits destinés à l’industrie agroalimentaire et à la RHD (Restauration Hors Domicile)
• Les oeufs « coquille » destinés à la RHD (10% du marché)
• L’autoconsommation

En grande distribution, les marques de distributeurs se taillent la part du lion avec plus de 40% des parts de marchés totales, devant les marques nationales, les marques régionales et les premiers prix. Parmi les principales marques nationales (Le Gaulois, Matines, Loué, L’oeuf de nos villages …), on observe une transition progressive en défaveur des œufs provenant d’élevage en cage. Les marques Le Gaulois, Loué et Cocorette ne commercialisent ainsi que des oeufs bio, en plein air (y compris Label rouge) et provenant d’élevage au sol, tandis que le groupe Casino ne commercialise plus d’oeufs de poules en cage en France depuis 2020. Le groupe LDC a récemment accru son exposition au secteur des oeufs en France avec la reprise des œufs Matines et du spécialiste des ovoproduits Ovoteam. Ces rachats auprès de la coopérative Avril ont été autorisés par l’Autorité de la concurrence en mars 2023.

En 2023, les Français ont consommé en moyenne 224 oeufs au cours de l’année, un niveau historiquement élevé, avec une hausse de 3% par rapport à 2022. Les volumes d’achats d’œufs en grande surface se sont encore accrus de 4,2% entre janvier et avril 2024. Alors qu’un million de poules pondeuses manquent à l’appel, victimes de la grippe aviaire, la filière française se met en ordre de bataille pour recomposer le cheptel et créer de nouveaux poulaillers.

Toutefois, la flambée des prix alimentaires a impacté significativement les arbitrages budgétaires des consommateurs. On observe une montée des ventes des marques de distributeurs, tandis que les produits alimentaires les plus premium peinent à faire passer les hausses de prix aux consommateurs. Les œufs premiers prix pourraient bénéficier d’un regain de demandes, du fait des tensions sur le pouvoir d’achat des Français. La situation des œufs est toutefois particulière, entre hausse des prix, production en baisse avec un épisode particulièrement virulent de grippe aviaire, et report de consommation vers ces produits alimentaires, riches en protéines et considérés comme une alternative à la viande et au poisson.