Le marché des algues et produits à base d'algues en France

La France est le deuxième producteur d’algues en Europe, avec 60 000 à 70 000 tonnes par an, presque exclusivement composées de macro-algues récoltées à l’état sauvage. Toutefois, le marché des algues et des produits à base d’algues est loin de se limiter à cette activité de collecte, et intègre également des activités de culture d’algues et de cyanobactéries, ainsi que de transformation et d’intégration dans plusieurs industries, y compris non-alimentaires. Ces activités représentent aujourd’hui la plus grande partie du marché des produits à base d’algues.

En 2023, la spiruline et la klamath représentaient l’essentiel de la valeur de la production française d’algues et de cyanobactéries, avec 84,8% du total et une valeur des ventes de 7,681 millions d’euros, cela les place loin devant les micro-algues (0,7 million d’euros) et les macro-algues (0,672 million d’euros). Cette activité de production a connu une légère croissance par rapport à 2019 (+7,4%), mais reste encore relativement anecdotique par rapport à d’autres segments de marché.

Dans l’agroalimentaire, les initiatives pour populariser les produits à base d’algues se multiplient. En février 2025, la société SeaWeed Concept a bouclé une levée de fonds de 2 millions d’euros afin de passer à l’échelle industrielle avec son procédé de lactofermentation des algues pour arriver à une production annuelle de 5000 tonnes. De son côté, la PME GlobeXplore (filiale du groupe Hénaff) a développé une large gamme de produits apéritifs à base d’algues avec sa marque Algae, avec une présence dans les GMS (Grandes et Moyennes Surfaces) et chez les restaurateurs. Les algues sont également utilisées dans la confection de produits dans l’agroalimentaire, à l’instar du groupe Roullier et de sa filiale Paticeo, qui regroupe notamment les marques Ker Cadélac et Le Guillou. Depuis février 2025, son site de production de Derval confectionne des Maddies 100 % végétales. Ces créations véganes, qui reprennent la forme emblématique de la madeleine, remplacent l’œuf par un assemblage innovant de protéines végétales et de micro-algues.

En ce qui concerne les flux internationaux, la France reste largement déficitaire, avec des importations d’algues bien supérieures aux exportations. En 2024, les importations d’algues destinées à l’alimentation humaine se sont élevées à 7,2 millions d’euros, contre 28,4 millions d’euros pour les algues non destinées à l’alimentation humaine. Cette différence reflète également la taille des différents marchés clients, avec une accélération de l’intégration des algues dans l’industrie pharmaceutique, la cosmétique et la fabrication de biostimulants.

Les algues trouvent aujourd’hui des applications de plus en plus significatives en ce qui concerne les biostimulants. Le spécialiste des solutions biosourcées pour l’élevage et l’agriculture Olmix a rencontré un large succès pour ses biostimulants à base d’algues, avec un portefeuille de plus de 25 brevets et des partenaires de renom. Autre succès d’envergure, AlgoSource a levé 25 millions d’euros en 2024 pour continuer de développer son offre de compléments alimentaires naturels à base d’extraits bioactifs issus des micro-algues et sa marque Spirulysat.