Le marché des speedbikes en France

Contrairement aux VAE dont l’assistance est limitée à 25 km/h, le speedbike (parfois appelé speed Pedelec ou S-Pedelec) se caractérise par une assistance qui va jusqu’à 45 km/h et une puissance bien supérieure à 250 watts, lui permettant de constituer une véritable alternative à la voiture ou au scooter. Du fait de sa vitesse, la réglementation française impose une homologation similaire à celle d’un cyclomoteur : plaques d’immatriculation, assurance, etc.

En France, le marché du speedbike a connu une forte croissance ces dernières années. Une démocratisation de son utilisation est également visible dans d’autres pays d’Europe comme la Belgique où la Suisse : en 2024, plus de 20.000 exemplaires ont été écoulés au sein de la Confédération Helvétique.

En termes de fabrication et de composants, les speedbikes se distinguent nettement des VAE : freins plus puissants, taille plus haute, gomme des pneus et cadre renforcés… la structure du véhicule doit être plus solide pour encaisser le surcroît de vitesse. Dans l’Hexagone, le fabricant vosgien Moustache Bikes s’est lancé très tôt dans l’aventure du speedbike avec son premier modèle Friday 27 FS Speed lancé en avril 2021, puis renouvelé une première fois en 2022 et une seconde fois en 2024.

Parmi les autres initiatives des fabricants tricolores, on peut citer LMX Bikes, qui s’est lancé dans la production artisanale de speedbikes dès 2016, avant d’industrialiser la production, notamment grâce à l’arrivée au capital de Spark Racing Technology. En 2024, la société a lancé les précommandes sur le marché américain et a présenté son modèle en Californie, à l’occasion de l’Electrify Expo. Les fabricants français doivent toutefois faire face à d’autres assembleurs d’envergure, notamment la marque suisse Stromer, leader incontesté du marché européen.

Malgré ces nombreux avantages, deux freins significatifs nuisent au développement du marché français du speedbike. Le prix d’abord, se place bien au-delà de la moyenne des VAE et hors d’attente d’une clientèle à la recherche d’une solution de déplacement peu coûteuse. Le deuxième frein tient à son statut de cyclomoteur et à l’impossibilité (parfois enfreinte) de naviguer sur les pistes cyclables. Le speedbike s’impose donc davantage comme une alternative au scooter ou à la voiture qu’au vélo. Ils séduisent le plus souvent des profils actifs, urbains ou périurbains, souvent cadres ou professions libérales qui cherchent à remplacer la voiture ou autre moyen de déplacement pour les trajets domicile-travail.

Enfin, les professionnels en quête de mobilité urbaine constituent également une cible de choix pour les vendeurs de speedbikes. Les agents immobiliers, techniciens d’intervention, commerciaux ou encore les coursiers à vélos plébiscitent les speedbikes pour leur flexibilité, le gain de temps lors des déplacements et la facilité pour se garer.