Le marché de la pêche de loisir en France

À l’inverse de la pêche commerciale qui a pour objectif la revente des produits de la pêche, la pêche de loisir, aussi appelée pêche récréative, est avant tout une activité ludique, qui se pratique dans un but sportif ou récréatif. France AgriMer estimait les ventes de matériels de pêche de loisir à 772 millions d’euros en 2024, sans tenir compte des autres dépenses entourant l’activité, du développement du tourisme halieutique ou du chiffre d’affaires réalisé par les fournisseurs en amont du marché. On distingue généralement plusieurs types de pratiques :

• Les pêcheurs en eau douce représentent près des trois quarts des pratiquants, et 12% d’entre eux déclarent également pêcher en eau de mer. La pêche du bord (84%) et la pêche aux leurres (83%) y sont majoritaires.
• La pratique de la pêche en mer est un peu moins courante. Dans ce cas, c’est la pêche aux appâts (80%), qui s’impose, devant .

Fréquente dans le Nord de l’Europe, la pêche de loisir attire une clientèle de pêcheurs très majoritairement masculine et particulièrement attachée à cette pratique. La Fédération Nationale de la Pêche en France indiquait que 1.393.920 pêcheurs détenaient une carte de pêcheur en 2024, la majeure partie d’entre eux détenant une « carte majeure ».

Les pêcheurs de loisir privilégient le plus souvent la pêche de maquereau (30%), de bar et de loup (27%), ainsi que de la dorade (26%). Les deux premiers poissons se trouvent particulièrement sur la côte Atlantique et dans le Nord de la France, alors que la dorade est une espèce prélevée principalement dans la région PACA.

La réglementation a un impact non négligeable sur le secteur, notamment via des interdictions temporaires, décidées au niveau local et pour protéger une espèce spécifique. À titre d’exemple, on peut prendre l’interdiction de pêche de loisir du bar et du lieu jaune en Bretagne et dans les Pays de la Loire décidée début 2025, ou l’arrêté ministériel de 2023 sur la pêche à l’anguille jaune atlantique, en Vendée. En mouvance constante, la réglementation s’adapte au niveau local et suscite parfois des débats et des protestations. À l’inverse, certaines zones choisissent de promouvoir la pratique. Le département de Haute-Savoie, qui compte environ 30.000 licenciés a ainsi lancé un plan pêche pour encourager la pratique de ce loisir et préserver la biodiversité des milieux aquatiques.

Pour les pêcheurs assidus, le panier moyen de dépenses annuelles est d’environ 700€, mais il s’agit ici d’un panier haut qui peut varier fortement en fonction de la fréquence et du type de pratique. L’attachement des pêcheurs à ce type de pratique a permis le développement d’un tissu industriel et commercial particulièrement développé en matière de pêche récréative. En 2024, la société Rapala VMC a ainsi réalisé 35,8 millions d’euros de chiffre d’affaires en France, confirmant sa bonne implantation sur le marché tricolore. De son côté, Ultimate Fishing, avec un catalogue de plus de 8.000 leurres différents, cannes et autres équipements, a déclaré un chiffre d’affaires de 9,08 millions d’euros en 2024. Depuis sa reprise par Sodero Gestion, filiale de la Caisse d’Epargne Bretagne Pays de Loire, qui a engagé 3,5 millions d’euros dans l’opération, l’entreprise a connu une croissance de 32,4%, notamment grâce au développement de ses exportations.